Journal de bord 3 (Asie et Europe)

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Journal de bord

Pour ceux et celles qui sont intéressés à suivre de plus près nos pérégrinations il y a notre journal de bord. Un pas-à-pas informel, un court paragraphe pouvant résumer une, deux ou trois journées. Il n'y a aucune ambition littéraire, ni même l'envie de faire des vers, à la limite quelques rimes ou calembours, mais sachez qu'entre deux mots, peu s'en faut, je choisirai toujours le moindre.

Vous retrouverez aussi des petits diaporamas sous l'onglet albums photos.

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Les jardiniers en balade vous saluent bien!
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Et on revient voir la famille!

5 juin, Londres

Ça y est, c'est la dernière, les dernières entrées dans le journal, dernier petit déjeuner… Un beau temps londonien, c'est gris, nous ne prendrons pas de chance et demeurerons dans le quartier au cas où ça se gâterait davantage. C'est pas un quartier de tout nu, les baraques sont cossues, mais on ne peut pas dire qu'ils sont original côté bagnoles; BMW, Audi, Mercedes, Porche et ça recommence sans fin, parfois un excentrique avec une Land Rover. Enfin, un œuf Bénédicte avec le jaune coulant! Avec du vrai bon jambon en plus. Au sortir du resto nous pensions aller marcher dans Hyde Park, mais les jeb sont fatigués et retournent simplement à la maison pour un peu de télévision. On traite évidemment des attentats en long et en large. En large c'est ce connard de Trump qui égal à lui-même, sans compassion et sans classe tente de récupérer les évènements à la faveur de son décret et qui de surcroît veut dicter sa ligne de conduite au maire de Londres, misère. On nomme une première victime, c'est une canadienne de Vancouver, 30 ans à peine. On effectue une nouvelle sortie en fin d'après midi, rien n'y fait, les jeb au bout du rouleau s'avouent vaincus et même à deux pas du mythique Hyde Park, nous n'y irons pas, nous contentent de ramasser quelques sushi. Puis, pour la nième et dernière fois, on fait la valise avant de se faire la malle. Quel voyage improbable, quel voyage incroyable, certes nous sommes fatigués, mais qui ne l’est pas après un marathon? Et cela confirme qu’il fallait le faire maintenant, now or never  babe, chantait Billy Holiday. Je tape donc la dernière édition du journal de bord, mon fidèle compagnon de voyage. Et puis après, la vie continue, on doit se trouver une maison sur la rive sud dès notre retour, effectuer deux ou trois bricoles sur Puccini à Montréal et dans quelques semaines je reprend le collier, des histoires plein ma musette pour divertir une nouvelle cuvée de paysagistes en herbe. So long folks!

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Notting Hill, de jolies petites maisons, de jolies petites voitures

4 juin, Londres

Au réveil, on regarde les nouvelles, 7 morts et plus d’une quarantaine de blessés, ça plombe un peu l’ambiance. Comme Notting Hill est l'un des quartiers les plus prisés et que nous l’habitons, nous décidons de le marcher un peu, ne serait-est-ce que pour y prendre le petit déjeuner. C’est très joli en effet, de belles petites maisons aux couleurs pastels, ça fait changement de la brique et de la pierre. Un quartier huppé si on se fie aux voitures. On s'arrête donc chez Kitchen and Pantry et mon english breakfast révèle le coté touristique du quartier car on n'y a retranché le black pudding (boudin). Puis, on prend le métro, le « tube » comme on dit ici, en direction du pont de Westminster, évidemment, pas de London Bridge aujourd’hui. Big Ben est impressionnant, très joli malgré les échafaudages, faut ce qu’il faut. On traverse le pont pour aller au Tate Modern Museum, on dépasse la grande roue, il y a du monde mais pas tant que ça, parce que c’est dimanche, parce que c'est gris, parce que l'on est pas en juillet et peut être aussi en raison des évènements, malgré la proverbiale résilience des londoniens. En chemin, plusieurs sirènes, on regarde le fil de presse sur le téléphone, des arrestations sont en cours, une douzaine pour le moment. Oups, en traversant une rue, des panneaux de construction nous cache la vue et on se fait presque renverser par un vélo qui file à vive allure, allons un peu de concentration on prend l'avion dans moins de quarante huit heures, c'est pas le temps d’avoir un accident. Une fois au Tate on prend une pause, après cette autre longue marche on est un peu fatigué. C’est un très grand musée et même si nous nous contenterons des salles gratuites, c'est si vaste que nous ne les ferons pas toutes. Encore une fois, on en a plein la vue avec les grands de l'Art moderne; Matisse, Picasso, Dali et combien d'autres. Sur le retour, pour »économiser »  on décide d'arrêter au resto où nous nous étions posés à notre arrivée, là où on offre la nourriture avec la bouteille de vin. Il s'agit en fait du restaurant d’un hôtel Hilton et nous reprenons la même entrée que la dernière fois; charcuterie, légumes grillés, mozzarella et tomate avec des calmars frits et une délicieuse trempette à l'ail. Au moment de prendre un autre plat on décide d'économiser de nouveau et nous prenons une autre entrée, camembert au four garni de noix, entrée gracieusement offerte lorsque nous prenons une autre bouteille de cet excellent Côte du Languedoc! Et lorsque nous quittons le métro est fermé, nous tituberons jusqu’à la maison. Afin de rassurer parents et amis nous ferons un post sur Facebook disant que tout va bien pour les jeb.

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The Hive

3 juin, Londres, Kew Garden

On s'organise pour arriver au jardin avant l'ouverture, ou presque. Ça se passe très bien avec la carte Oyster et le métro, on commence à avoir de l'expérience! Notre visite débute par les serres de plantes tropicales, des serres tout simplement incroyables, si belles que Anne est presque déçue de voir ces plantes immenses et majestueuses cacher ce chef d’œuvre de fer et de verre. En fait, c'était beau même avant de pénétrer, à l'entrée les plates bandes d'allium parfaitement agencés et le lac donnaient le ton, lançaient le thème de la journée; « c'est donc bien beau ça »! Beau et chaud, à l'extérieur c'est beau, à l'intérieur c'est chaud, mais lorsqu'on emprunte l'escalier qui nous mène à la cime de ces énormes palmiers, c'est carrément suffocant, la chaleur monte et la démonstration est éloquente. La lentille de mon Kodak, comme celles de mes lunettes est tout embuée, on dirait les photos de jeunes filles de David Hamilton dans les années 70! Donc, une brève énumération de nos coups de cœur, enfin, il n'y a presque juste ça des coups de cœur, alors disons simplement une énumération des différentes stations. Suivait une autre serre, celle des plantes aquatiques, avec Victoria  cruziana en tête, vous savez les grosses feuilles flottantes, y'a même une photographe qui avait mis un bébé dessus! C'est toutefois l'ensemble de cette serre qui sortait de l'ordinaire la perfection à tous égards. Un petit sous-bois, de grandes plates bandes où les plantes sont classées par familles botaniques, des bassins de plantes aquatiques et un jardin alpin, un superbe jardin alpin, le positionnement des pierres de rocaille est impeccable. Puis on enchaine avec d'autres serres, reliées à Lady Di je ne sais plus trop de quelle manière, mais elles sont donc relativement récentes, à tout le moins pour Kew et intègrent les dernières technologies. La collection de plantes carnivores, les sarracénies entre autres, est magnifique. On s'arrête manger un sandwich devant une œuvre dédiée à nos « amies » les abeilles, un truc colossal, une sculpture immersive en aluminium représentant une ruche, « the Hive » de l'artiste anglais Wolfgang Buttress. Et ça reprend de plus belle avec des arbres trois fois centenaires, un « petit » jardin en l'honneur de la reine, la collection d'azalées, un peu fanée, celle des rhododendrons, un peu moins fatiguée et quelques autres collections en chemin vers le « Tree Top Walk » qui nous permet de déambuler à travers la canopée. Enfin, vous aurez compris que nous étions à Kew Garden, le plus grand jardin botanique du monde tant par sa superficie que le nombre d'espèces qu'on y retrouve. Et le plus beau aussi, je repense ici à cette interminable plate-bande  de vivaces, aux associations des plus judicieuses. Bref, je n'ai pas tout nommé, nous n'avons pas tout vu, mais quelle finale pour les jeb, les jardiniers sont subjugués. Afin d’immortaliser cette visite, en plus de mes photos, je me procure quelques livres sur Kew avant de quitter, crevé, mais comblé. En soirée, on planifie la journée de demain, des petites activités pas chères, musées, BigBen et London bridge par exemple. Puis, je jette un œil aux dernières nouvelles, un camion fonce sur les piétons sur London bridge, bon, on fera autre chose et il est temps pour les jeb de rentrer. Triste époque que celle des crétins en manque de … complétez vous-mêmes.

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Sculpteur sur sable à Marble Arch

2 juin, Londres

Fait encore beau, nous allons dans le jardin prendre le petit déjeuner, j’avais acheter des croissants hier. On salut Francesca, heureuse propriétaire de ce charmant cottage, qu'est-qu'on aimé la campagne anglaise. Deux heures pour nous rendre à Stansted  afin de remettre la voiture, pas de complication malgré les deux incidents, si ce n'est des 50 pounds demandé pour ouvrir un dossier à cet effet. De l'aéroport on prend le national bus pour Marble Arch à l'extrémité est de Hyde Park, nous n'avons qu'à longer le parc pour rejoindre Notting Hill gate à l' extrémité ouest et nous y sommes presque, nous nous rendons au Notting Hill hôtel. À mi parcours la réalité nous rattrape et nous sommes trempé par une ondée, contre mauvaise fortune bon cœur, encore une fois, et pour le cœur quoi de mieux qu’un peu de vin rouge! On s'arrête à café et coup de pot, c'est happy hour et l' on nous offre un petit gueuleton pour accompagner notre Côte du Languedoc. Une fois à l' hôtel  nous sommes agréablement surpris, ce n'est pas trop décrépit, un pied à terre confortable pour notre dernière escale. On récupère de ces 2 miles avec les sacs à dos sur le dos et on ressort plus tard pour le souper, le quartier est intéressant. Demain, Kew Garden!

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Blenheim Palace et les jardins de "Capability" Brown.

1er juin, Oxford

On est bien chez Francesca, on dort bien et au petit matin dans ce coin tranquille de l'Oxfordshire nous entendons le bruit de fer des chevaux  qui vont clopin-clopant. Après avoir encore écrit au loueur de voiture pour lui raconter l'incident d'hier, parce que faute avouée est à moitié pardonnée, nous nous rendons au Blenheim Palace, un château faisant partie des « Treasure Houses of England » et du patrimoine mondial de l’Unesco. C'est la maison où est né Winston Churchill, un sentier relatant les dates marquantes de sa vie pour le moins mouvementée y est aménagé. D'ailleurs, nous nous sommes contentés des jardins et du parc dessinés, il y a plus de deux siècles et demi par « Capability » Brown. Il aura en fait consacré onze années de sa vie pour réaliser ce chef d'œuvre, devenu l'inspiration du jardin anglais. Adjacent au palais se trouvent les jardins plus formels; parterre à la française, jardin italien et les terrasses d'eau, de grands bassins aux formes géométriques simples ordonnées dans une parfaite symétrie. Nous avons enchaîné avec ce merveilleux parc au doux relief ponctué de lacs. Une roseraie délimitée par une magnifique tonnelle de métal se trouve à mi-chemin de l'arboretum. De nobles essences; hêtres, chênes, noyers et autres tulipiers plus d'une fois centenaires façonnent ce merveilleux paysage où nous ne sommes que des liliputiens. D'autres attraits complètent notre visite; des fontaines, des cascades, un labyrinthe d’Ifs plutôt complexe entre autres, mais le jardin secret nous aura particulièrement impressionné, de par sa collection d’érables japonais notamment, mais surtout par le jeu des formes, des textures et des couleurs qu'on y retouve. Claqué après avoir avalé ces km dans le parc, on file à l'épicerie de Withney près de la maison pour avaler quelque chose qui fera taire les borborygmes. Ça file, ça file, demain on remet la bagnole et on s'en va à Londres pour la dernière étape de cette longue balade. Quelques papillons à l'idée de rentrée à la maison.

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La jolie campagne anglaise, bis.

31 mai, Oxford

Comme prévu le soleil est au rendez vous et après un bagel dans un café de Buxton nous quittons pour la Monsal trail, nous nous rendons finalement au milieu, à un troisième accès possible, il y a un viaduc au creux d'une vallée et c'est un des beaux spots de la trail. Superbe route pour y aller, très jolie, mais très étroite aussi; pour éviter un véhicule qui en prend à ses aises je me rabat sur le côté et mal m'en pris, un bac de recyclage dans les hautes herbes dépasse un peu sur la chaussée et le rétroviseur du côté passager vole en éclats, shit. Enfin, y'a pas mort d'homme, the show must go on. D’entrée de jeu nous savons que nous ne ferons pas tout le trajet de plus de 10 miles, nous n'avons pas de bottines de marche, que de vieux baskets, usés comme nous. Nonobstant, on déambule gaiement par cette belle journée d'été. Il n' y a pas beaucoup de vue car la végétation s'est installée allègrement sur les côtés. Encore moins de vue lorsqu’on traverse un des tunnels, c'est sombre et froid, mais disons que c’est une expérience particulière. Une expérience partagée, on croise plusieurs marcheurs et cyclistes. Il y a de tout, jeunes et vieux, du marcheur solitaire au petit groupe d'amis, en passant par les familles et les couples d'amoureux, comme nous. Au retour, après avoir grimpé la colline qui nous ramène au parking, on s'offre une glace bien méritée et depuis un banc on observe une dernière fois cette vallée verdoyante. Plus de trois heures nous sépare d'Oxford, on prend l’autoroute, cependant, le paysage demeure intéressant. Il devient fascinant lorsqu’on s'égare une nouvelle fois peu avant d'atteindre Oxford, mais quel endroit formidable pour se perdre, nous n’en revenons tout simplement pas comme tout est joli ici. Puis, on trouve un petit village « d’irréductibles» anglais; un petit quartier avec des maisons aux toits de chaume toutes mieux aménagées les unes que les autres, nous n'avons pu nous empêcher d'arrêter pour marcher l'endroit. Je salue un résident qui nous raconte qu'il travaillait pour Alcan à Montréal. Such a small world indeed. Et lorsqu'on arrive à bon port, c'est tout aussi mignon, on se rend au pub du village Ramsden , un feu de cheminée d'avantage pour l'ambiance qu'autre chose, mais ça produit son effet. La carte n'est pas donnée, heureusement la nourriture sera à la hauteur et de toute manière c'est pratiquement terminé, alors, pourquoi pas un dernier petit velours. Demain, Blenheim, les ligues majeures, un vrai château et un jardin dessiné par Lancelot « capability » Brown, celui qui a (re)défini le jardin anglais.

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Créé par Anne et Guillaume