Journal de bord 3 (Asie et Europe)

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On voit bien que ça s'en vient cette histoire de cerisiers!

3 avril, Kyôto

Nous adorons le Japon, quoique ce matin le Japon nous cherche. D'abord la voiture, nous avions essayé hier soir par Internet, mais après quelques bugs on a décidé de la louer live puisque l'agence est au coin de chez nous. Malheureusement, le préposé ne parle pas un mot d'anglais, zéro, nada, niet, nous ferons donc une nouvelle tentative via le net ce soir. Puis, il nous faut une autre carte SIM pour la suite du périple nippon. On traverse le parc du Palais Impérial, une bonne demi-heure de marche et lorsque nous arrivons chez Docomo, ça parle un peu l'anglais, juste assez pour nous dire qu'ils n'ont pas de cartes prépayées, seulement des forfaits, nous sommes fait. On comprend que nos chances serons meilleures à Kyôto station. Et c'est vrai, c'est normal, c'est la place centrale, il y a tout ici, on prend également une grosse petite clef USB pour ranger plein de photos, c'est que ça prend de l'espace tout ça. C'est bon, nous nous ébranlons vers Saga Arashiyama pour la promenade dans la forêt de bambous et la rencontre de quelques macaques. Arashiyama est un quartier aux allures de village. Ça regorge toujours de temples, mais nous ne y arrêterons pas, nous n'en finirions pas! La promenade dans la bambouseraie est impressionnante, au début, le chemin est plus large, on se sent plus ou moins dedans même si les bambous sont grands, puis le chemin rétrécit et ça s'intensifie, les bambous sont omniprésents, peut-être pas oppressants, mais là on les sent drôlement bien! Lorsqu'il y a un coup de vent, ils s'entrechoquent et ça fait cloque cloque. On poursuit notre balade et après avoir traversé le pont Togetsukyo au dessus de la rivière Katsura, on grimpe une colline qui nous mène chez les macaques. Ils sont plus d’une centaine à vivre au sommet de cette butte de 160 m. Ils sont libres et ce sont les humains qui vont dans une cage lorsqu'ils veulent les nourrir, ce que Anne s'est empressée de faire, pour une fois qu'on ne lui interdisait pas donner à manger aux animaux, elle n'allait pas rater sa chance! On reste là un bon moment parce que regarder des singes c'est rigolo et que toutes ces promenades ont fait quelques dommages collatéraux, l'ascension particulièrement. Depuis cet endroit nous avons une superbe vue sur Kyôto, on voit vraiment toute  la ville, on peut aussi observer les collines avoisinantes. Les plus près de nous sont plantées de cerisiers et dans quelques jours elles seront roses, on les appellent d’ailleurs ainsi, montagnes roses, tant pis! On reviendra par un autre chemin, avec un drôle de petit train, deux wagons seulement, il nous ramène cependant à bon port, au métro du moins. Après le souper dans un autre petit resto familial typiquement japonais, on ramasse des cheesecakes typiquement newyorkais pour la maison. Nous parviendrons à louer la voiture, restera à la récupérer et à conduire au Japon, nous verrons bien, mais ils conduisent lentement et sont si respectueux que nous n'entrevoyons pas de problème majeur. On s'endort en faisant des recherches sur Bali, dans cinq dodos, quatre au moment d'écrire ces lignes.

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L'allée de bambous.
Les petits singes sont en haut.
Difficile de dire qui observe qui!
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Difficile de dire qui est le plus content!
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Shokintei, une des maisons de thé de la Villa Impériale Katsura.

2 avril, Kyôto

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. D’abord, un soleil pétant, yeah! Ensuite, aujourd’hui nous ne viserons pas la quantité, mais la qualité. Bon, c'est juste pour utiliser le dicton parce que nous étions évidemment aussi dans la qualité hier. Enfin, aujourd’hui c'est villa Katsura, la préférée de notre ami Louis, horticulteur au jardin japonais du jardin botanique à Montréal. Il n'est pas seul à cet égard, c'était aussi le cas pour Frank Lloyd Wright et Le Corbusier! Donc, nous ne pouvions obtenir de billets parce qu'il fallait s'inscrire plus d'une semaine à l'avance, ce que nous ne savions pas. Nous voilà ainsi en face du jardin, deux heures avant la distribution de quelques billets donnés vers 11 heures sur la base du premier arrivé, premier servi. Puis, nous irons dîner car ces billets sont pour une visite prévue à 13 h 30, laborieux, mais nous y arriverons, « Hasta la victoria siempre »! Je m'arrête question de garder un peu d'espace pour quelques commentaires après la visite! Alors, après avoir fait le pied de grue ce matin nous avons effectivement les précieux billets en poche et nous prenons une bouchée dans un resto familial typiquement japonais, à propos du quel je ne vous glisse qu'un mot sur le dessert; trois fraises congelées fourrées de lait condensé emballées individuellement en petit paquet cadeau, les japonais sont fous des fraises! La visite guidée débute par une courte vidéo relatant l'histoire de la Villa Impériale Katsura, qui remonte maintenant à 400 ans puisque le pavillon principal fut complété en 1615 par le jeune frère de l'empereur Goyozei, le prince Toshihito. Une villa somptueuse et un jardin remarquable en effet, il s'étend sur près de deux hectares. Le relief provient simplement de collines issues de la terre d'excavation du lac, mais bien malin celui qui pourrait le deviner, le paysage semble des plus naturel. Quelques pavillons de thé s'ajoutent à la villa principale et certains sont dédiés à l'observation de la lune, on imagine la scène le soir avec la réflexion sur le lac, sûrement magique. La visite guidée était en japonais, mais un audio-guide nous dépannait en français. En bref, outre les pavillons, des paysages, des arbres, taillés bien entendu, des ponts de pierre, ou de gravier bordé de mousse, des lanternes, des tas de lanternes, des sentiers sinueux, c'était fabuleux. Malheureusement, la visite s'effectue un peu au pas de course, j'exagère, mais à peine et moi qui voulait rapporter plein de souvenirs j’étais pas mal occupé à faire clic clic. Nonobstant, un jardin mémorable qui laissera des traces pour longtemps, même si nous l'avons parcourue en coup de vent. Ah oui, nous avons eu le vent dans les bambous géants comme dans les films d'art martiaux chinois, impressionnant. Finalement, à l'instar de Louis, Frank et Le Corbusier, Anne et moi trouvons aussi la villa Katsura bien sympa!

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Trois fraises, tout simplement.
Pont de gravier bordé de mousse.
On adore le Japon!
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Un bon boulot pour garder la forme!

1er avril, Kyôto

Gris et frais, c’est parfait, on devrait même voir poindre le soleil en après midi. Au programme aujourd’hui, temples et jardins. Dans un premier temps on se rend au temple de Konchi-in, avec le métro on y est en deux coups de cuillère à pot. Par la suite on pourra tout faire à pied jusqu’au retour. Konchi-in fut fondé autour des années 1400 par le shogun Yoshimochi Ashikaga avec l'aide de son maître de prière Daigo. Restauré au fil des siècles, on y retrouve aujourd’hui l'essence du jardin zen et il fait bon s'y asseoir et relaxer en observant les mousses, les graviers et les sculptures de pierre, ce que nous n'avons pas fait étant donné que nous avons un horaire des plus chargé. En second lieu, jouxtant ce temple s'en trouve un autre, le « Ten Juan Temple », mon coup de cœur de la journée. Il est même un peu plus vieux, datant du XIVe siècle. Un autre exemple éloquent du jardin zen. C'est stupéfiant de penser que les pierres de ce jardin ont été installées il y a près de 700 ans. L'ambiance qui règne dans cet Eden est très forte et reposante à la fois. Cette manière de bonifier la nature sans qu’il n'y paraisse me subjugue, car ne nous leurrons pas, derrière cette apparence de paysage naturel existe un travail de moines, c'est le cas de le dire! Et encore une fois, malheureusement, je n'aurai pas les mots pour exprimer toute cette beauté, quelques clichés sauront heureusement me l’a rappeler. Un mot sur les carpes, carpes majestueuses. Non loin de là un autre temple, que nous ne verrons pas faute de temps, il semble immense, nous nous dirigeons plutôt sur Murin-an Villa. Juste avant, une bouchée sur une grande place pleine de petits étals et de petits kiosques de bouffe de rue d'influence américaine. On retrouve des burgers et des coca évidemment, mais aussi un comptoir pour de la soupe Campbell, un autre avec des sandwichs à base de jambon Spam, enfin, des coquetteries du genre. Nous nous sommes posés à la frontière sud, près du Mexique avec des burritos au bœuf et aux fèves. J'en reviens à Villa Murin-an où plusieurs vont participer à la cérémonie du thé et en profitent pour contempler un magnifique jardin de mousse. S'y trouve également un joli ruisseau et une très belle cascade. Nous visitons l'intérieur d'un pavillon où une projection présente le travail des jardiniers, Anne à une impression de déjà vu. Déjà nous comprenons que notre parcours a été élaboré par plus jeunes que nous, déjà nous sommes sur les genoux! Néanmoins, on se rend au Sho-ren-in où nous visiterons un autre temple. Celui là comporte une longue visite depuis l'intérieur, nous admirons les boiseries, les peintures et autres artéfacts avant de rallier les jardins. Nous sommes submergés par cette culture millénaire et nous sommes éblouit par tant de savoir-faire. Ce temple, sis au pied du mont Awata met admirablement bien à profit le relief du terrain. Encore une fois, même si nous sommes fatigués, étangs, pierre naturelle, bambouseraie, arbustes taillés et kois étincelants sauront nous émerveiller. Et ces deux gros arbres à l'entrée avec leurs racines recouvertes de mousse, ah! que c'était beau! Nos corps endoloris nous décidons de mettre un terme à cette journée bien qu'il demeure encore trois temples sur la liste, c'est triste mais c'est comme ça, nous n'y parviendrons pas. En fait, nous parviendrons de peine et de misère à revenir à la maison, nous régalant à nouveau toutefois de l'effervescence du quartier de Gion. Quelle activité en cette fin de journée, on dirait que tout Kyôto s'est donné rendez vous. Vous l'ai-je dit? Nous adorons le Japon!

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Un gué de pierre à Ten Juan Garden.
Toujours à Ten Juan Garden.
On adore le Japon!
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Nos futons, avant que nous ne les plions en deux pour plus de confort.

31 mars, Kyôto

On voulait beaucoup mais la pluie et le froid réfrènent nos ardeurs. Nous verrons si le temps se dégage en après midi, pour l’heure on s'affaire à parfaire la programmation, par exemple, lundi nous irons à la montagne d'Arashiyama où nous devrions voir des singes et une forêt de bambous. Et pour demain nous venons de trouver sur le web une blogueuse passionnée de Kyôto qui a mis au point un itinéraire à pied permettant de visiter de nombreux temples et jardins moins connus, moins courus, sans être pour autant complètement hors des sentiers battus, disons à l'écart de la cohue. Début de l'après midi, on regarde à l'extérieur et la pluie redouble d'ardeur, on regardera plutôt des films grâce à un wifi finalement des plus performant. Suite à un programme double des plus inintéressant, deux couilles, nous décidons de faire une sortie malgré le crachin, on a faim. À moins de deux pas, c'est pas loin ça, se trouve le resto de l’université de droit et des affaires, un restaurant aux influences européennes qui sauront nous plaire, son nom, Hamac et Paradis! Pendant le souper, Anne remarque un jeune accompagné de personnes plus âgées, vraisemblablement ses parents, il leurs explique la carte qui pour eux doit être du chinois. Nous on s'y retrouve très bien et à contrario de la majorité, nous utiliserons une fourchette au lieu des baguettes pour manger notre salade. La nourriture est excellente et abordable, de plus la taxe est incluse et il faut se rappeler qu’offrir un pourboire pourrait être offensant, ce que nous ne voudrions absolument pas faire! Nous nous contentons de les remercier gentiment ce qui semble leurs plaire. Anne et moi discutons, entre autres de maisons, elle a surfé ce matin et est surprise par la grandeur du terrain que nous pourrions avoir à la campagne lors de notre retour. Elle a vu plusieurs maisons qui ne payaient pas de mines, mais qui pourraient nous convenir, s'apparenteraient-elles à des taudis, nous saurions probablement nous en accommoder. Et nous enchaînons avec le dernier foie gras dégusté à Tokyo, oui, nous aurions possiblement les moyens d'en manger dans notre cabane au Canada! Sur ces délires on rentre à la maison où nous irons dormir sur notre demi futon. Anne se demande ce que je pourrai bien raconter au terme d'une telle journée et je lui explique que moins nous faisons d'activités, plus j'ai de temps pour penser, à des niaiseries j'en conviens. Elle se demande comment ceux qui lisent le journal peuvent se retrouver dans cet amas de détails insignifiants. Je lui dis que je le fais pour moi, que c'est thérapeutique. Toutefois, si ce blog trouve quelques échos, ne vous gênez pas pour renvoyer votre opinion, nous ne sommes qu'à 24 heures d'avion! Bonne nuit.

PS. Bonne nouvelle, aujourd’hui ma fille Samie qui est allée à l'école elle, m'a confirmé qu'elle ferait une lecture du journal pour corriger mes participes passés.

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Créé par Anne et Guillaume