Journal de bord 1 (Europe et Afrique)

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Noireau.

1er décembre, Bagatelle

Wow, quelle nuit confortable, le lit d'une part et même si elle était plutôt modérée, la clim d'autre part fut grandement appréciée. Luc Langevin peut aller se rhabiller, nous avons effectivement changé les deux prochaines nuits de camping pour deux nuitées de Garden court room, on se refait une santé avant l'Afrique du Sud et surtout l'Inde, dans moins de deux semaines. Après le déjeuner, on se rend au camping pour faire un peu de ménage dans l'équipement, la glacière qui schlingue notamment. Wow, quel beau camping; seulement cinq terrains, bien espacés avec chacun un gros arbre et une petite maisonnette pour la douche et les WC. Une très belle vue sur les dunes rouges et c'est super calme, on entend le silence. On regrette presque, mais nous devons nous assumer, on s'en va se baigner! Anne se fait presqu'une amie, la jeune femme qui gère… plein d'affaires, est hyper attentionnée avec elle, elle lui tire même sa queue de cheval. Puis nous prendrons une marche avec noireau, un petit chat noir avec un collier rouge et une clochette, il nous accompagnera de l'autre coté des dunes pour observer le coucher du soleil, tout en saluant les mangoustes en chemin. Au retour, apéro et on parvient à communiquer avec un jeune serveur, Freddy, amateur de Drake un rappeur canadien. Autre souper étoilé, enfin, c'est très bon et il y a plein d'étoiles.

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On s'apprête à manger du springbok, "Shandy", 3 ans, sera épargnée, elle fait partie de la ménagerie!

30 novembre, Naukluft devient Mariental

Anne dormira tout de même, moi pratiquement pas. À 5 h 30 on range la tente se disant qu'on pourra dormir un peu dans la voiture par la suite. Comme anticipé, une vingtaine de minutes après que nous nous soyons installés dans le pick up, trois gros babouins rôdent autour, l'un deux essai de nouveau d'entrée par l'arrière du véhicule, on le voit dans le rétroviseur, mais finalement, ils n'insisteront pas davantage. Je crois que la grosse différence tient au fait que nous étions dans le véhicule alors qu'hier nous étions à l'écart, ils se sentaient plus libres de se l'approprier. Ainsi, je crois que le malaise existe de part et d'autre, bien qu'il soit plus grand de notre côté. Nous profiterons de la fraicheur matinale pour faire une petite trail. Est-il  besoin de vous dire que nous nous sommes paumés, qu'au lieu de la piste balisée nous avons suivi des sentiers animaliers! Peu importe, lorsque nous arrivions à lever les yeux, le paysage était sympa. Appréhendant une autre journée caniculaire, sans piscine et avec babouins, on décide de quitter pour « Bagatelle », notre prochaine et dernière étape, à Mariental. Route interminable, encore du désert et je suis drôlement fatigué. Petite pause repas à une des nombreuses aires de pique-nique, une table et un arbre, qu'on retrouve le long de la B1. Puis on déroge plus ou moins à la règle, on donne un lift à deux bougres qui marchaient sous un soleil de plomb. Pas vraiment de communication, ils ne parlent pas l'anglais. Surprise, il semble y avoir de l'eau à Mariental; des vignes, des céréales, des systèmes d'irrigation, enfin de la verdure. C'est certain qu'avec de l'eau il y a moyen de faire pousser des choses ici. Malheureusement, ça ne durera qu'un instant, deux ou trois gros fermiers, c'est tout. Arrivé à Bagatelle on déchante un peu, le prix du lodge est par personne, ouch! Qu'à cela ne tienne, nous avons besoin de récupérer et devant notre désarrois, en plus du fait que la place n'est louée qu'à moitié, on nous propose 30 % de réduction, une offre qu'on ne pouvait refuser. Superbe chambre, piscine, etc., nous voilà de nouveau dans notre zone de confort! En bonus, une famille de suricates apprivoisée vit à même les lieux, un régal pour les yeux, ils sont trop mignons. Anne aura donc vu ses suricates. Dans la piscine, on fait des calculs… et si à l'aide d'une Bagatelle magique nous transformions nos deux prochaines nuitées de camping en mille et une nuits de Garden court room! Pour souper, produit locaux, produits de la ferme, tartare de springbok et steak d'oryx! 

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Le "Sasquatch" depuis la fenêtre arrière du véhicule.
Balises de notre trail!
Seuls autres bipèdes, de notre espèce, croisé sur le terrain de camping
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Un costaud

29 novembre, Naukluft

Ça y est, on a le beat, le soleil n'est pas levé et nous sommes bien réveillés. Le matin on prend notre temps et c'est gros déjeuner; œufs, bacon… Anne refile le vieux pain aux oiseaux. Il y a des oisillons dans le tas mais ils sont aussi gros que leurs parents. Au début nous croyions qu'ils se chamaillaient, c'était en fait les parents qui donnaient la becquée. Un écureuil à grosses gosses, disons pour le lectorat français qu'il ne s'agit pas d'enfants, vole de gros morceaux et revient constamment. Anne trouve qu'il fait pitié avec ses testicules hypertrophiés, j'ai plutôt l'impression qu'elles lui servent de petit pouf, il semble s'asseoir dessus pour conserver une station verticale qui lui donne un look de suricate. D’ailleurs, nous devrons faire notre deuil quant à eux, nous n'en verrons probablement pas. Une préposée à l'entretien vient nous gronder, il ne faut évidemment pas nourrir les animaux sauvages. Nous avons risquer l'expulsion du parc, ça aurait été trop bête car le camping de Naukluft où nous allons aujourd’hui est dans le même parc. Théoriquement, selon nos notes, Naukluft serait verdoyant, dur à croire car ce n'est pas très loin d'ici. La route maintien notre doute, le paysage est sec, désertique, lunaire, etc. Au moment où nous pensions qu'il n'y avait pas âme qui vivent dans le coin, une tribu de babouin, ça ne change peut-être rien quant aux âmes, mais ça fait un peu de vie. Vers midi nous arrivons au camping, nous sommes les seuls clients, non seulement nous avons le choix du terrain, le gardien nous propose même dans prendre plusieurs si nous voulons. Sa seule recommandation sera de prendre nos précautions quant aux babouins au regard de la nourriture. Ils peuvent ouvrir les portières si elles ne sont pas verrouillées. Le problème vient du fait que les blancs nourrissent les animaux, on le saura, nous explique-t-il, ils n'auront donc pas peur de nous au contraire des noirs; qui leurs lancent des roches pour les tenir à distance! Nous nous installons à l'ombre, près des douches pour passer l'après-midi, pas question de marcher par cette température. J'écris quelques lignes et en fait, j'en étais là lorsqu'ils sont arrivés. Si nous ne pouvions les photographier au bord de la route, ça ne sera pas un problème ici. En moins de cinq minutes un leader est grimpé sur la porte arrière du véhicule qu'il entrouvre sans peine. Nous le prions de partir en douceur et il ne semble pas nous entendre. On se manifeste plus bruyamment et ça ne semble pas l'émouvoir davantage, nous sommes blancs. Ça nous revient, on lui lance des pierres et il finira par s'éloigner. Un peu ému, nous quittons le terrain pour aller prendre, qui une bière, qui un verre de vin blanc à la réception. On découvre qu'ils ont la wifi, on demeure là pour souper. Mais pour le déjeuner, comment ferons-nous? On suggère d'être prudent, ce qui ne nous rassure pas du tout! Comme nous voulons nous lever tôt afin de ne pas être pris de court par ces babouins, nous nous coucherons dès la nuit venue. On apporte avec nous dans la tente; des pierres, du chasse moustique qui pourrait faire office de poivre de Cayenne et même la tige métallique du crique, vous dire que nous sommes inquiets. On est couchés mais on ne dort pas pour autant, par delà l’énervement dû aux singes, il fait encore épouvantablement chaud.

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28 novembre, Sesriem 

On vient à Sesriem pour voir les dunes rouges; la 45°, « deadvlei » et « sossusvlei » notamment. Elles sont particulièrement impressionnantes au lever du soleil, mais elles se trouvent à environ 60 kilomètres du camping. C'est donc une heure avant le lever du jour que nous quitterons le site, il fait toujours noir et je me perds dans le camping, je risque même de m'enliser dans le sable! Je deviens presque irrité aux dires de Anne.Nous parviendrons tout de même à temps pour profiter de la belle lumière, c'est tout un spectacle. Anne n'aime beaucoup marcher dans le sable mou, je monterai la moitié de la première dune, à cette heure matinale la température est encore fraîche, ça va. Puis, nous nous rendons à Sossusvlei. Il faut abaisser la pression des pneus à 1.5 bar pour les 5 derniers kilomètres et mettre les 4 pattes. D'ailleurs, seuls ces derniers sont autorisés à faire le trajet, l'amende sera salée si une voiture s'enlise dans ce passage. Là, c'est carrément le désert, que du sable, du beau sable rouge, des dunes immenses façonnées par le vent, le paysage est simplement magnifique. Nous marcherons vers Deadvlei, où il y avait jadis de l'eau, mais on ne voit plus que quelques arbres morts maintenant et c'est tout recouvert par les dunes. J’en grimperai une autre, enfin, encore une portion, c'est tellement hors normes, si vaste, sans fin quoi et il y a le soleil qui commence à faire des siennes. Encore une fois , c'est très, très beau, au fur et à mesure que je progresse, de nouvelles formes, majestueuses, c'est grandiose. Tout de même, si cette nature semble infini, moi je le suis presque, je reviens rejoindre Anne et nous pousserons un peu plus loin jeter un œil sur Sossusvlei. Au retour, après la route de sable, lorsque nous remettions la pression normale dans les pneus, les cinq asiatiques de la veille arrivent, ils sont heureux de nous revoir. On discute un peu, je leur explique pour les pneus et on me croit sur parole, ils savent bien maintenant qu'on peut se prendre dans le sable mou. J'apprends qu’ils ne se sont pas arrêtés au guesthouse comme prévu et qu'ils ont plutôt dormi dans la voiture. Manque de sous et de surcroît, il n'ont pas mangé depuis 24 heures, les pauvres petits. On sort le pain, les confitures, le Nutella, le beurre d'arachide et une grosse cruche d'eau, ils sont aux oiseaux. Depuis que nous avons quitté Montréal à la mi-juillet, nous avons eu des températures oscillants dans les 30°, là, c'est autour de 40° à 45°, c'est assez pénible. En plus, ici le vent est chaud, le concept du refroidissement éolien ne vaut pas, c'est même plus chaud quand il vente.  Encore une fois, la piscine nous permettra de passer au travers, mais dès qu'on la quitte, c'est problématique. Nous attendons la fin de la journée, cherchant l'ombre comme les quelques oryx qui trainent autour du camping, nous irons voir le coucher de soleil à Elim, une autre dune, beaucoup plus près du camping. Et c'est au sortir de la douche, la nuit venue, que nous serons de nouveau confortables et ce depuis le petit matin. Grâce au ciel, mettons, les nuits sont confortables.

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La 45°
Deadvlei
Sossusvlei
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Notre bonne action envers cinq jeunes asiatiques!

27 novembre, Sesriem

Voilà, l’escale de repos est terminée, fini le lit douillet à la grosse couette. Fini l'agréable fraîcheur de Swakopmund, gracieuseté des courants qui remontent la côte namibienne depuis l'Afrique du Sud. Nous nous en allons dans le désert, la canicule de nouveau! D'abord la poutine, la routine si vous voulez; faire les courses, aller chercher des sous et faire le plein. Un dernier repas au resto avant le camping, ils font d'excellents petits déjeuners à l’hôtel d'à côté. Et c'est reparti pour des heures sur les pistes de la Namibie. Au départ, c'est déjà le désert, que du sable, il y avait même ces gros animaux à bosses sur le dos, mais je n'ai pas pu voir s'il y en avait une, ou deux! Puis, à mi-chemin, nous avons l'occasion de jouer les bons samaritains; cinq jeunes asiatiques, trois garçons et deux filles, japonais, coréen et chinois, se sont aventurés hors piste. Mal leurs en pris, ils sont maintenant calés jusqu'aux essieux. Nous appliquerons les principes de la conduite hivernale et nous parviendrons à les sortir du pétrin. Ils étaient bien contents les gamins, il ne passe pas beaucoup de voitures dans le coin et il y a comme consigne générale de ne pas arrêter au bord de la route pour éviter les arnaques. Une quarantaine de km avant d'arriver à Sesriem, nouvelle crevaison. On s'en était bien tiré à cet égard, nous voici maintenant dans la moyenne. L’ennui c'est que c'est plus que des crevaisons, les deux fois les pneus sont carrément foutus. On ne peut les réparer et il ne nous reste donc plus qu'une seule roue de secours et il n'y a pas beaucoup de commerces d'ici la fin du périple à Windhoek. Le camping est au beau milieu du désert mais il y a heureusement une piscine.

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Vue sur la mer dites-vous!

26 novembre, Swakopmund (bis)

D'abord la batterie du camion. On tente d'utiliser celle du frigo mais elle n'a plus de jus non plus. On essai de communiquer avec le loueur, notre téléphone semble encore faire des siennes, Absolon, l' « housekeeper », un gentil monsieur nous prêtera le sien. On nous enverra une dépanneuse pour un survoltage. On filera ensuite chez Dunlop pour faire réparer la crevaison et il y aura en fait deux pneus à réparer car celui que j'ai installé hier avait un « slowleak ». On poursuit avec la banque, l'information touristique pour une nouvelle carte du sud de la Namibie et petit déj dans un café babacool, le croissant est excellent, Swakopmund a définitivement un certain charme. Nous enchaînons avec Walvis Bay, beaucoup plus grosse qu'on aurait cru et que Swakopmund. Des petites maisons, peut-être des HLM, mais ça a de la gueule. Ça fait du bien de voir que des Namibiens modestes peuvent aussi avoir des conditions d'habitation descentes. À l'extrémité de la ville un quartier blanc, luxuriant. Puis ce sont les marais salants et leurs flamants roses, il y en a des tas et deux espèces cohabitent, des petits et des gros. Il y en a des centaines et des centaines. D’autres petits oiseaux flottent sur les flots et de gros pélicans blancs prennent un bain de soleil. On fera notre deuil des otaries qui sont un peu plus loin, dans le sable mou, il faudrait dégonfler les pneus et on craint d'autres avaries. On retourne plutôt à la maison profiter de cette superbe Beach house. 

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Créé par Anne et Guillaume