Journal de bord 1 (Europe et Afrique)

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6 octobre, Lisbonne, la troisième fois sera la bonne 

En effet, c'est lors de notre troisième tentative que nous avons pu visiter les serres « froides » (estufa fria) du parc Edouard VII, vieux motard que j'aimais! Et ça en valait la peine. Sur une relativement petite surface avec une topographie plutôt accidentée on a créé une ambiance de forêt tropicale. Une partie est également dédiée aux xérophytes. Entre autres, une Euphorbia tirucalli avec un tronc de plus de 15 cm, très impressionnant. En avant-midi nous nous étions arrêté à la gare d'Oriente, construite en 1998 à l'occasion de l’Expo universelle. Intéressant, mais pas certain que ça valait le déplacement. Petite marche avec nos sacs à dos sur le dos en nous rendant à l'aéroport, faudra peut-être  élaguer encore. Nous y voilà, aéroport de Lisbonne en direction de Praia au Cap Vert. Dans la salle d'attente se retrouvent aussi des passagers à destination de Dakar, plusieurs sénégalais et sénégalaises sont en costumes d'apparats, c'est très joli, très coloré. Font sourire tous les passagers, trois fillettes de deux à quatre ans, elles dérobent la casquette de l'un, prennent la bouteille d'eau de Anne et ainsi de suite, avant de revenir candidement remettre le tout à tout un chacun! Ça y est, nous avons l'impression d'aller autre part, exit les euros, au tour des escudos, 100 pour un euro.

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3, 4 et 5 octobre, Marseille

En chemin pour Marseille, nous nous arrêterons au jardin des plantes exotiques de Monaco. Superbe collection de cactées et de plantes grasses. Comme le jardin date des années trente, à l'instar de celui de Montréal, plusieurs spécimens sont matures, de vrais colosses! Le jardin est à flanc de montagne et comporte des vues en plongée sur la principauté. On observe aussi une multitude de toits verts. Une fois chez notre amie Babou, après l'apéro, on se rend compte que nous sommes tous vannés, exit le resto, ce sera plutôt « comfort food ». Potage à la courge, salade, produits maison, produits bio, que c'est bon! En discutant on s’aperçoit que nous aurons peut-être l'occasion de nous revoir au Kerala en décembre, qui sait?

4 octobre

On profite de l’Internet de Babou afin de compléter « toutes » nos réservations pour la Namibie, ne reste qu'à attendre les réponses. On achète aussi le billet de sortie pour Cape Town. Nous allons ensuite remettre les clefs à Babou et lui faire une dernière bise, elle ne peut nous héberger ce soir. Qu'à cela ne tienne, on s'est trouvé un Airbnb dans les quartiers nord, pas cher, pas cher! En principe on devait se faire les calanques en bateau, mais toujours un peu fatigués, nous reporterons ça de nouveau aux calendes grecques et nous reviendrons plutôt à Marseille. Néanmoins, petite promenade dans le vieux port, puis nous nous dirigeons au Airbnb chez Marine. C'est l'occasion de finaliser nos bagages avant l'Afrique, on doit toujours élaguer un peu! On dirait que même le GPS craint le quartier, quel ton lorsque la voix nous dit, "vous allez dans la cité". Enfin, l'endroit est sympa, une jeune maman nous attend, moins de quarante ans et pourtant sept enfants, tous des garçons, entre 7 et 17 ans! Nous sommes drôlement impressionné. Elle est venue une fois au Canada. C'était pour aider une copine qui faisait une déprime à Mont Laurier. Imaginez, une parisienne, sûrement mondaine, qui débarque en plein hiver et qui accouche, c'était risqué non? Finalement, en raison de notre plaque de transit rouge, Marine préfère qu'on rentre la voiture à l'intérieur du portail. Je suis plutôt d’accord, nous dormirons plus tranquille, ce serait trop bête après trois mois et plus de 10,000 km sans une égratignure de la retrouver rayée ou taguée au petit matin. On conclue du mieux qu'on peut; foie gras et champagne.

5 octobre

On plie bagage, aéroport et on s'endort à Lisbonne.

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2 octobre, Pise

En avant-midi on profite d'un peu d’Internet pour d'autres réservations en Namibie, on a presque fait le tour, mais il nous en manque encore un peu et tout n'a pas été confirmé. Pise. Dans notre souvenir à Anne et moi, la tour est plutôt foncée, en pierre, ou même en brique, mais non, elle est tout de marbre blanc vêtue, resplendissante, peut-être une coquetterie, un certain penchant, mais on s'y attendait. Nous ne savions pas pour les autres « constructions », l'église et le superdome, tout aussi étincelants. C'est vraiment très très beau, nous sommes soufflés. Nous voulions aussi visiter le jardin botanique, le premier construit en Europe, en 15… Malheureusement, ce sera partie remise, c'est fermé le dimanche. On en profite pour marcher un peu dans la ville, c'est superbe. Après trois mois de balade en Europe, Pise nous touche profondément, nous reviendrons en Toscane. Pour l'heure, il nous faut reprendre la route, nous devons nous rendre à Vado Liguire, un peu au nord de Gènes. Le slowtravel doit encore en prendre pour son rhume; 2 heures trente par l'autoroute, ou 5 heures trente par les petits chemins de traverses, région montagneuse oblige. Peu après Cinque Terre commence une interminable succession de tunnels. En fait, sur plus d'une centaine de kilomètres nous n'aurons droit qu'à quelques filets de lumière tamisée, la journée, du moins ce qu'on en perçoit maintenant, est plutôt grise. Pourtant, à chaque fois que le ciel apparaît nous sommes éblouie tels des troglodytes sortant de leur caverne! Petite ville sans attrait majeur, Vado Liguire n'est pas dénuée de charmes et l'appartement est super, dommage, nous n'y resterons qu'une nuit. Pizza au four à bois, notre dernière en Italie, demain, Marseille.

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1er octobre, Tivoli

D'abord, traverser Rome. Puis, trouver la Villa d'Este, pas de carte, pas d'adresse, le GPS nous amènera à Tivoli et nous trouverons finalement la source. Une villa magnifique et des jardins incroyables. Des fontaines de partout, c'est complètement fou. Le temps est beau, le temps est bon, nous en profitons. Nous n'aurons malheureusement pas le temps de nous arrêter à Sienne, Anne avait bien aimé il y a quelques années, mais le temps nous manque, on file sur Pise. Le temps se couvre et c'est à la noirceur et sous la pluie que nous arriverons dans cet autre Airbnb atypique, une vieille maison au charme certain à l'instar de notre hôtesse.

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30 septembre, Rome

Il faut nous rendre directement à la cité du Vatican pour obtenir les billets de la visite à la chapelle Sixtine, l'internet, encore lui, encore une fois, nous à fait défaut. Nous laisserons la voiture au parking, la maison est toute proche de la gare. En moins de 30 minutes nous voilà place St-Pierre. Ça en jette tout ce marbre, ces collones titanesques, très impressionnant. Une fois les billets en poche nous sortons de la cité pour un café … internet. Nous y traînons jusqu’à midi afin de régler différents dossiers. Lorsqu’on quitte pour la chapelle on réalise qu'elle est sensiblement plus loin que nous l'avions crus, nous en serons quitte pour un petit jogging, ouf, juste à temps! Suit une longue marche à travers des corridors ornés d'œuvres d'art, de « tapisseries » sur les murs et de plafonds peints en relief, on croirait vraiment qu'il y a trois dimensions, mais non! Une fois à la chapelle nous avons la chance de nous asseoir car les nombreux gardiens s'assurent de réguler le flux touristique. C'est ahurissant. L'œuvre à été restaurée dernièrement et tout est nickel. En principe, pas le droit de photos, mais à la sortie on observe tout un chacun qui regarde si ses clichés pris subtilement sont réussis. Les miens sont moyens! Pas de repos pour les Jeb, direction le Colisée. Encore une fois l'amateur de pierre sera ravi. 

Moi qui ai œuvrai toute ma vie dans le monde des cailloux, qui en ai fait joujou pour en faire des bijoux, qui ai travaillé souvent jusqu'à la nuit tombée tel un hibou, à en tomber sur les genoux, en voyant ce monument, je constate que j'ai fait chou blanc, je ne suis qu'un pou! Enfin, ce n'est pas grave, j'aime voir les œuvres des gens de talent. Épuisés, nous rentrons à Villa Bonelli dans l'espoir de conclure le parc d'Etosha, vous l'aurez deviné, pas d’Internet. Demain, Jardin d'Este à Tivoli, Sienne et Pise, on ne chôme pas. Et vous l'aurez deviné, il est tard, je dois aller me coucher!

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29 septembre, Pompéi 

La remontée vers le nord débute aujourd'hui, on doit se rendre à Rome. Nous ferons d'abord une pause à Pompéi. À l'entrée, je me fais presqu'avoir par les « vendeurs du temples », des arnaqueurs sans scrupule, prêt à nous mentir, sisi, à nous vendre leur salade avant de nous fourguer autre chose, heureusement, Anne, plus vigilante, nous ramènera sur le droit chemin. Vous le savez, j'aime la vieille pierre, autant dire que j'étais comme un poisson dans l'eau. C'est sidérant de voir un tel raffinement pour une ville de deux milles ans! Les peintures sur les murs, c'est très différent de la peinture sur le mur. Des sculptures, des jardins, tout y était. Et idem quant à l'aménagement, les voies romaines avec le drainage de surface et souterrain. Puis la gestion et la récolte de l'eau de pluie, des thématiques qui reviennent continuellement lors de nos colloques horticoles, c'était déjà au programme à l'époque. Renversant. On reprend la route, une carrière de marbre aux proportions gigantesques. La montagne est là, ses flancs taillés, sculptés, telle une pyramide et dévoilant son large tribu au travail de l'homme. Arrivés à Rome la circulation est telle qu'anticipée, démentielle. Et cette petite italienne derrière moi, qui klaxonne sans arrêt, sans se rendre compte que ce n'est plus une autoroute mais un stationnement. Good grief! L’appart à Villa Bonelli est super, spacieux à souhait. Les plafonds ont plus de 15 pieds! Demain, chapelle Sixtine.

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28 septembre, côte amalfitaine

Dans cette balade autour du monde, une des destination qui me tenait particulièrement à cœur était la côte amalfitaine. Même pas pour la cité antique, patrimoine de l'Unesco, mais simplement pour la promenade en voiture perché entre mer et montagnes, pour ces panoramas à couper le souffle. Voilà, c'est aujourd’hui que ça se passe, nous irons manger une pizza à Amalfi. Un contretemps avec notre réservation au parc d'Etosha (Namibie) retardera notre départ, toutes nos dates ne sont pas disponibles et nous devons refaire notre demande. On quitte finalement vers midi, ce n'est pas grave car nous y sommes presque, une trentaine de kilomètres, soit environ une heure et demie! Mes désirs seront comblés, même au-delà de mes espérances. Certes, la route est magnifique, mais la conduite est plus que laborieuse, c'est tellement étroit, les virages se succèdent les uns après les autres c'en est étourdissant. Évidemment, on me pousse au derrière, les motos me doublent et devant… un autocar bondé de touristes! En tout cas, chapeau à ces valeureux chauffeurs, comme Anne dit, ils méritent pleinement leur salaire. Finalement, peu après 14 heures, on s'arrête à Conca dei Marini, quelques kilomètres avant Amalfi, c’est là que nous prendrons notre pizza. L'endroit est magnifique, la vue superbe et la pizza, moins bonne que celle de Julia dans «  Eat , pray and love »! On revoit notre itinéraire, la même route, avec le soleil en plus, je ne m'en sens pas la force. Nous pousserons donc un peu plus loin et nous reviendrons par Pompéi, le chemin sera peut-être un peu plus long en distance, mais plus court en temps et tellement plus relax. Anne se demande comment font les gens pour vivre ici, oui, le paysage est magnifique, mais les déplacements? On comprendra lorsqu’une moto nous dépassera, pilotée par un homme, sa femme cramponnée derrière et un tout jeune enfant assis devant, au fond, ce n'est qu'une question d’entraînement! Enfin, je n'aurais pas voulu manquer ça pour tout l'or du monde, quelle balade. De retour à la maison, Gaetano nous offre un petit alcool de son cru, bonne nuit.

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27 septembre, Gaetano

Traversée éprouvante comme prévue. Conduire à Naples à l'heure de pointe me change drôlement du calme plat de la Sardaigne, fût-ce à Cagliari. Rues étroites, voitures de partout et dans toutes les directions, motos qui doublent par la gauche et la droite à la fois, bel exercice de concentration. On croise une jeune dame en petite Fiat, elle fume, tient son cellulaire d'une main, se maquille de l'autre et son volant? Et les vitesses? Je ne sais pas trop comment elle s'y prend, mais elle semble tout à fait relax! Pour nous rendre sur la côte amalfitaine on passe devant le Vésuve, on y reviendra en remontant car ils ont restauré des jardins ensevelis que nous voudrions bien voir. Lorsque nous ne sommes pas dans de longs tunnels traversant les montagnes, nous sommes sur les crêtes avec des vues en plongée absolument extraordinaires, les villages, la mer, merveilleux. Notre Airbnb est au beau milieu de tout ça, Gaetano nous attend, l'endroit est typique et fantastique. Gaetano est un homme affable et un homme à femme, il nous raconte son histoire, c'est un homme à fables. Petite sieste pour récupérer et nous repartons nous balader en montagnes, on fera même un petit bout de chemin de croix menant à une église surplombant l'ensemble de la région, on voit évidemment le Vésuve et Naples, mais  aussi la côte amalfitaine et de l'autre côté, Capri. On redescend chez Cardillo, restaurant prisé des environs, pâtes maison en entrée et tout ce qu'il faut pour la suite!

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Créé par Anne et Guillaume