Journal de bord 1 (Europe et Afrique)

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8, 9 et 10 septembre, tranquille à Lu Bagnu

Quelques sorties vers Sassari, entre autres pour acheter une carte SIM et un peu de Data, y'a pas de Wi-Fi à la maison. On apprend un peu d'italien, par exemple, « residenti autorizzati» ne veux pas dire résidents autorisés, mais bien, touristes barrez-vous, on avait bien payé au parcomètre avec l'aide d'un « gentil » préposé, mais il s'est bien gardé de nous dire que nous n'étions pas dans la bonne zone! 30 euros. Mais ce qui sent le racket, c'est qu'il faille payer le ticket dans les tabagies où l'on joue au loto et on doit laisser une petite commission. Les plus suspicieux pourraient y voir anguille sous roche, n'y aurait-il pas là quelques accointances avec la gaffe? Nous sommes en Sardaigne, la Sicile n'est pas bien loin! À la plage de Lu Bagnu, il y a des petits poissons qui mangent les peaux mortes, ils nous prennent probablement pour des baleines, on peut comprendre, puis ils nous nettoient de nos parasites, enfin, c'est ce qu'on imagine. N'empêche, font quand même un peu chier. De l'autre côté, vers Castelsardo, c'est vraiment beau. Petit village à flanc de montagne avec un joli port à ses pieds. On vient de réserver une nuit en montagne du côté de Villagrande, nous y irons dans deux jours. Demain, on longe toute la côte jusqu’à Golfo Aransi.

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7 septembre, Lu Bagnu

Fin de traversée un peu sur les genoux, pas une nuit d'avion, il y avait plus d'espace, mais pas super confortable non plus. Le prix des cabines est prohibitif, pour nous à tout le moins, 210 €. Petit déjeuner « américain », œufs bacon. Et voilà, on y est, c'est la Sardaigne. Pas beaucoup d'arbres à première vue. L'arrivée sur Porto Torres est ordinaire; on voit toutes les citernes de pétrole, probablement une partie de leur production électrique. Quelques éoliennes ça et là, mais ça n'a pas l'air très convaincant. Et puis il y a cette colline éventrée pour alimenter la carrière, enfin, c'est plutôt moche. Cependant, on ne craint rien, on sait ce qu'il y aura d'autre, des tas de plages d'eau cristalline notamment. Premier arrêt, le garage, pneumatico, il est là, juste en sortant du bateau. Oups, après le portugais et l'espagnol, l'italien! Un « personnel » sympatique, bien que ça semble l'heure de pointe. Ils sont particulièrement efficace et en deux temps trois mouvements nous sommes reparti pour Lu Bagnu. On longe une belle route en bordure de mer, beaucoup de pins. C'est plutôt droit et pourtant la limite est à 50 km/h, je me fais dépasser à qui mieux mieux, qu'à cela ne tienne, nous ne dérogerons pas de nos principes et on respectera les limites. Après une quinzaine de km, la route devient sinueuse, des courbes assez prononcées, la limite est maintenant à 90 km/h! Ils sont fous ces Romains! On prend possession des lieux. On voit la mer de partout. La maison est grande, bien propre et il y a tout ce qu'il faut. C'est super. Petit resto, quelques courses et longue sieste pour se remettre du voyage. Le soir venu, couleur à l'horizon, nous aurons probablement le lever du soleil et on entend maintenant la mer. On repart pour la nuit, sous un léger drap, une première depuis belle lurette.

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3, 4, 5 et 6 septembre, Barcelone

Au petit matin, Anne est un petit peu mieux et on reprend la route en direction de Barcelone. Le GPS dit : Bacelona avec une intonation qui nous fait rire. Jolie nationale que cette N-340. On croise quelques petites villes un peu plus cossues, c'est plein de centres-jardin en chemin, il faut de belles plantes pour les villas. Entre autres, de gros oliviers taillés en bonsaï, je m'arrête pour prendre quelques photos, les mottes sont énormes, une autre démonstration de la robustesse, ou plutôt de la capacité à reprendre vie de ses arbres lorsqu'ils sont déplacés, même à un âge avancé. Une brève baignade pour moi à Altafula, Anne se sent de nouveau patraque, il n'y en a plus pour très longtemps. Dans la région les vendanges sont commencées, nous venons de dépasser quelques tracteurs tirant des remorques bien pleines, aller, tirer, que nous puissions le boire! On croise une équipe qui récolte, c'est fait mécaniquement. Tant mieux, sous ce soleil de plomb, ce n'est pas humain de ramasser le raisin à la main. Une fois arrivée, c’est une autre chambre Airbnb, nous rencontrons mon homonyme originaire de Bordeaux, un jeune homme très gentil, très affable avec qui nous discuterons finalement longuement d'un peu de tout; voyage, politique, histoire et même de philosophie. Nous n'aurons pas le loisir de rencontrer sa copine d'origine colombienne qui est présentement en visite dans sa famille. Bref, le temps file, mais Anne toujours pas, j'irai en solo chercher une carte à l'information touristique, ramasser un bout de pain et jeter un œil à la Sagrada. 4 septembre. Au réveil, Anne est toujours fiévreuse et croyez-le ou non, même si nous avons une tonne de médocs, on n'a pas d'aspirine, alors  direction la pharmacie, un peu de sirop, puis quelques nouilles et un bouillon de poulet qui lui remémorera la Lipton salvatrice de notre enfance! Pendant qu'elle récupère, j'en profite pour mettre à jour le journal de bord au café du coin. Quelques effluves d'herbes folles me rappellent que je suis à Barcelone, c'est pour quand déjà chez-nous Justin? Anne recouvre tranquillement, on tente une sortie pour une bouchée en fin de journée, un resto italien que Guillaume nous a conseillé. Arrivée devant, c'est fermé, c'est dimanche. On se rabat sur une autre suggestion de notre hôte, un chinois, très bien en effet. J'aime bien mangé du chinois à Barcelone! La paella sera pour demain.5 septembre. C'est bon, Anne va mieux. Suffisamment pour tenter une sortie, en métro, du côté de Montjuic. Une petite marche et on reviendra en descendant à travers un petit jardin très sympa, tout en terrasses. Chaleur très humide, on se croirait à Montréal, heureusement, le métro est climatisé. Anne aime bien le métro, les plans sont clairs et les sorties bien indiquées. Nous avons laissé la voiture dans un parking, c'est cher, mais drôlement plus simple, la semaine en tout cas. Après une xième douche, nous nous dirigeons vers la Sagrada, puis on devrait aller prendre cette fameuse paella marinera au Ferrane 59. C'était sans compter le virus, on dirait que le mohito l'a ramené à la vie, on se fera le petit italien, c'est sur le chemin. 6 septembre. Ça y est, fini la France, fini le Portugal et fini l'Espagne, vive l'Italie, on prend le ferry pour la Sardaigne ce soir. On prend le temps pour une visite du parc Güell, toujours ce Gaudi, encore de belles excentricités. Les bus aussi sont climatisés, ça tombe bien, fait toujours drôlement chaud. En après-midi, on plie tranquillement bagage, on placotte avec Guillaume. Il nous a réconcilié avec la « chambre chez l'habitant » c’est vrai que lorsqu’il est aussi sympathique, aussi gentil, c'est agréable et ça ajoute une autre dimension. On descend tranquillement la rue Rogent, petite rue piétonne recouverte par des arbres qui forment une arche parfaite, une des plus jolies rues qu'il m'ait été donné de voir, sans parler de l’atmosphère, « cool » qui y règne. On arrive au parking sac au dos, planifiant un petit départ tranquille en direction du port. C'était sans compter sur les coquetteries de la vie, une crevaison! Avec moins de deux heures avant l'embarquement, nous nous contenterons de la petite roue, nous réparerons en Sardaigne. J'en ai tout de même « sué une shot ». On a paumé la sortie pour le port, petit carambolage sur l'autoroute, heureusement, nous n'en serons que témoins, nous aurons même le loisir de prendre un sandwich avant l'embarquement, on dit qu'il vaut toujours mieux avoir l'estomac bien plein avant de prendre la mer!

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1 et 2 septembre, Elda et Peniscola 

Pour se rendre à Elda nous traverserons une autre partie du garde-manger de l'Europe. Il y aura aussi ces maisons enfouies dans la terre, fait chaud par ici. Une habitude qui date à en juger par des grottes qu'on voit çà et là. Elda, nous voulions une place à l'écart d'Alicante, moins touristique. Nous avons été servi au-delà de nos espérances. Petit patelin dans le désert où on donnait fort dans la chaussure à une époque, maintenant, ça ressemble un peu à un désert… dans le désert! Néanmoins, pour une étape la chambre est plus que correcte, l'hôtesse des plus avenantes et la piscine très confortable. Pour une fois, on n'a rien à faire, il n'y a rien à voir. Bon, il y a bien ce musée de la chaussure, mais ce sera pour une autre fois, peut-être.

2 septembre. On quitte Elda sans regret! En route vers Peniscola, on fait de l'autoroute sans péage, c'est bien pas de péage, mais ça demeure de l'autoroute. Puis, peu avant d'arriver, peu avant le dîner, on tombe sur des voies secondaires, on longe la mer, c'est super. À Peniscola on trouve tout et on s'offre tout. Après le repas, on prend un palapa pour une petite sieste entrecoupée de bains d'eau chaude. La mer est calme, ma foi, nous aussi. On devrait quitter pour aller se coucher officiellement à Bernicalo, à 5 km, un autre Airbnb où on devrait manger bio, ça semble être une grano. Un dernier bain avant d'y aller, une grand-mère profite de la mer avec un poupon, on pense à Sabine. On dit félicitations aux mamies? Finalement, la place à Bernicalo est trop rustique et on avait bien vu qu'il y avait des animaux, mais pas autant que chat. Une quinzaine de chiens, je crois qu'elle a dit dix-sept et elle nous demande de bien fermer la porte de notre chambre, il s'agirait de l'endroit de prédilection d'une dizaine de chats, même avec mes antihistaminiques , je ne tiendrai pas! Retour sur Peniscola, petit hôtel avec vue sur la mer. Un beau balcon, on s’en promet. Que nenni, Anne a chopé je ne sais quoi, 102°F, elle gardera le lit. 

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29, 30 et 31 août, Granada

Avant de quitter Ronda, visite d'un micro jardin et d'un méga escalier qui nous mène au bas de la gorge, « profonde », au niveau de la rivière. Plutôt indigeste pour un presque lendemain de veille. Les marches n'étaient qui pas aux normes, disons le ainsi, nous ont donné du fil à retordre. Puis, encore de la superbe route et plein d’autres oliviers, mais vraiment, vraiment beaucoup d'oliviers. Arrivée à Grenade notre place est au cœur de l'action, à travers les rues piétonnes que nous avons visitées en voiture par mégarde, très étroites ces rues. Sur le toit de notre appart nous avons une vue imprenable sur l'Alhambra. 

30 août, nous revenons de la visite de l'Alhambra. Quant à moi, je suis bluffé, Anne un peu moins, tous les goûts sont dans sa nature. Enfin, toute cette histoire, cette histoire des jardins, en un seul et même lieu, ces civilisations qui ont façonnées le paysage, maures et espagnoles amourachées de portugaises, chacun y établit son palais entouré de ses jardins, grandiose! Et pour les amateurs, l'irrigation qui s'y pratique se fait en grande partie comme à l'époque, par inondation, par gravité, avec les mêmes canalisations, M. Thyssère dirait, stupéfiant. Des génies de l'eau, des génies de l’au-delà.

31 août, bonne nouvelle, Impôt Québec nous a remboursé, on se retrouve donc à zéro, ce qui n'est pas si mal lorsqu'on visite l'Europe. Si on pouvait finir la grande balade sans dette… ne dit-on pas « qui voyage comme une belette n'aura pas de dette ». C'est peut-être plutôt « qui paie ses dettes s'enrichit », mais peu importe. Un peu de blog en après-midi et nous visiterons le Palacio Nazaries de nuit, seule pièce manquante à notre puzzle. C'est fait. Finalement, nous aurions probablement préféré de jour, mais c'était une expérience différente. Nous avons tout de même bien remarqué tout ce labeur, cette minutie, chaque pouce carré est travaillé, quel contraste avec l'extérieur, si brut, si austère.

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28 août, Ronda

Je savais pourquoi je voulais retourner à Ronda, j'y suis allé voilà 30 ans et le souvenir était toujours bien imprégné, cette falaise majestueuse. C'est sans peine qu'on a quitté Faro. Le lit et la salle de bain n'étaient pas top, les aléas des petits hôtels ou des Airbnb bas de gamme. En plus, ce n'était pas si peu cher, peuchère! Le toit constituait le point fort de cette place et finalement, nous n'y serons même pas allé. On s'arrête à Tavira le temps d'une saucette à la sauvette. En fait, on prendra même le temps pour traverser à ilha de Tavira, un petit ferry, mais pas d'auto. Une longue, longue plage de très beau sable. L'eau est merveilleuse, vert émeraude, limpide, on voit bien le fond et on y voit des poissons. Puis nous reprendrons la route de l'Espagne, toujours la petite, toujours superbe. Une fois en Espagne, nous prendrons une autoroute, mais sans péage. Nous prendrons également deux jeunes allemands en stop. Très sympathiques, on les laisse à Séville. La suite de la route jusqu'à Ronda est magnifique, un long serpent dans la vallée. La chambre cette fois est parfaite, à l’écart de la maison et spacieuse. Après la douche on se dirige vers le belvédère admirer le canyon, plus petit que celui du Colorado, mais tout aussi distrayant avec un côté plus (r)affiné, moins brut, sans doute le travail de l'homme qu'on voit tout en bas, ces champs lui rendent une échelle humaine, quoique démentielle, c'est comme ce pont « neuf » de plus de deux cents ans! Anne adore Ronda. Et moi aussi, si vous deviez passer par l'Espagne, faite le détour par Ronda, vous ne serez pas déçu. Après la promenade, on s'offre une vraie bonne bouffe, la meilleure depuis notre départ. Emplacement de choix, au bord de la falaise, tapas bien arrosés d'un, plutôt deux, crus de la vallée. Les voyages exacerbent les émotions et peuvent créer des rapprochements inattendus, je m'arrête, c'est un journal de bord, pas un journal intime! Buenos noches, on peut laisser aller notre espagnol, on est plus au Portugal, nous sommes en Espagne!

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26 et 27 août, Faro

Au revoir Paço de Arcos. Thibault nous invite pour le petit déjeuner et au moment où nous lui remettons officiellement l'appart, il nous servira une dernière leçon qui nous sera sûrement profitable tout au long du voyage. Il nous demande pourquoi nous passons par Faro pour notre remonter vers le nord et nous ne savons trop quoi répondre, qu'on nous a dit que la mer y était chaude. Certes, mais il avait raison, nous aurions pu nous poser un peu avant, ou un peu après. Faro n'a effectivement rien d'extraordinaire, voire de particulier, nous en prendrons de la graine et à l'avenir nous nous assurerons d'avoir au moins une bonne raison avant de faire étape quelque part, élémentaire mon cher Watson! On compte d'ailleurs sur vous pour nous ramener dans le droit chemin le cas échéant. Bref, il nous invite également à prendre le ferry de Setubal à Troia, encore une fois il a raison, une traversée des plus sympathiques, nous croiseront quelques dauphins au passage. De l'autre côté, une longue, longue dune de sable, des rizières et des cigognes. Par la suite, on prend les petites routes, fini les autoroutes, la campagne est belle, on profite de la clim de la voiture, le thermomètre indique 38 °C à l'extérieur. Nous sommes seuls sur la route, tous les touristes sont sur la côte. Des oliviers, des pins et quelques brebis qui ne sont point égarées, elles sont toutes sous le chêne-liège. Rendu à Faro, nouvel apprentissage, enfin, un rafraîchissement à notre mémoire; rez-de-chaussée, premier, deuxième et ainsi de suite, c'est pourquoi notre hôte Airbnb ne répondait pas, nous étions à l'étage du dessous! On se remet de nos émotions dans un bon resto, avec fado, on est pas complètement fada!

27 août, Falésia

Thibault avait raison sur Faro, mais on ne s'était pas gouré sur la qualité des plages de l'Algarve, en tout cas, celle de Falésia était vraiment super et l'eau y était plus que confortable. Anne peut enfin profiter de la mer. Des oranges, des oranges, des oranges. Des serres avec des structures de bois, je ne sais trop ce qu'en penserait Harnois. 

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24 août, Free walking Lisboa

Le réveil est plutôt juste, on doit être à 10 h Place Luiz Macao pour joindre le guide de Free walking Lisboa. On arrive finalement à temps, nous sommes nombreux, le groupe sera scindé en deux mais nous serons tout de même une vingtaine à suivre Luiz dans les dédales  de Lisbonne. Brèves présentations de tout un chacun, on dirait les nations unies! Il nous demande ce qui nous intéresse et la plupart des sujets évoqués seront couverts lors de la balade; histoire, vin, bouffe et politique, notamment. Un bout de marche, une parenthèse sur tel quartier, un bout de marche, une parenthèse sur le tremblement de terre de 1755 et ainsi de suite. On aborde aussi la révolution du 25 avril 1974. Puis, il y a eu ce quartier aux rues si étroites que deux personnes ne pouvaient se croiser! Enfin, pour terminer, une dernière ascension vers le sommet de la 2e plus haute colline, avec un petit belvédère au panorama super! Très condensée, très riche visite. Luiz réussit à trouver un lien pour nous, nous irons manger au Jardim de Gracia. 

25 août, dernière journée à Paço de Arcos 

Lavage, ménage et petite virée à Cascais. Il y a de l'activité en ville ce soir, les rues sont fermées à la circulation, musique et truckfood!

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Créé par Anne et Guillaume